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Minowa Bunko : Entretien

Tsubomi Éditions dévoile la sensibilité de Minowa Bunko, une mangaka qui surprend par sa vision singulière du genre horreur.

Chère Bonjour Minowa Bunko, merci pour cet entretien. Parlez-nous de vos souvenirs d’enfance. Vous souvenez-vous de votre tout premier dessin et de votre première impression ?

MB : Plus jeune, je voulais devenir illustratrice dans le domaine du jeu vidéo. J’ai commencé à m’intéresser à la production en 2D avec Final fantasy. –rire–  Concernant les mangas, j’ai commencé à dessiner car je m’intéressais aux mangas historiques, tels que Romance of the Three Kingdoms (Sangokushi『三国志』) et La rose de versailles (Berusaiyu no bara『ベルサイユのばら』) que j’ai adoré. –sourire–

Avez-vous grandi dans un milieu plutôt artistique ? Comment est-ce que vos proches ont réagi quand vous leur avez dit que vous vouliez devenir mangaka ?

MB : Personne dans mon entourage ne travaille à proprement parler dans le milieu artistique. –rire– Par contre, ma mère est professeur de piano et elle participe parfois à des récitals avec un  piano numérique. J’ai donc écouté beaucoup de musique dans ma vie quotidienne. Comme personne ne s’intéressait à la peinture ou au dessin, j’ai appris tout seule.

Le piano ? Est-ce que la musique a une place importante dans le processus de création de vos mangas ?

MB : Je pense que oui. –rire– J’ai joué du piano pendant 10 ans. Mon professeur me disait que ma technique était correcte, par contre la manière d’exprimer mes émotions était particulièrement bonne. Aujourd’hui, j’écoute aussi très souvent de la musique classique quand je crée, alors peut-être que cela impacte un peu mon travail.

Incroyable !

MB : Au fait, tout le monde était contre le fait que je devienne mangaka. –rire–

Qu’est-ce qui vous anime en tant que mangaka ?

MB : Je n’ai pas de messages précis à transmettre au public, j’aimerais surtout que les personnes passent un bon moment en lisant mes mangas, et que cette lecture leur apporte de la détente dans leur vie quotidienne. Ce serait super que mes mangas puissent donner du courage aux lecteurs. –sourire– Finalement, c’est peut-être ces raisons là qui me poussent à créer des histoires d’horreur aux thématiques sombres.

En général, lorsqu’on vit une situation difficile, nous ressentons des émotions sombres et c’est pour aborder cela que je dessine des histoires d’horreur. Par exemple, si je suis peu compétente au travail et que je côtoie une personne plus performante, je vais naturellement éprouver de la jalousie. Cela n’est ni bon ni mauvais, mais raconter des histoires avec de telles émotions permet de montrer que ce sont des émotions partagées de tous. Suivre le héros principal à travers son histoire permet de comprendre qu’avoir des idées noires est normal et que l’on peut les accepter.

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Minowa Bunko,『証明心霊写真』, plateforme indépendante, 2019.
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Minowa Bunko,『口裂け女は善いことしたい』, plateforme indépendante, 2021.
J’imagine que divers artistes ont eu un impact sur votre création, que ce soit à travers la littérature, le manga, la musique classique ou les films. Quelles ont été vos principales influences artistiques ?

MB : Je pense être influencée par l’œuvre de l’écrivaine Yôko Ogawa. Lorsque je lis ses livres je me détends et je souhaite que mes lecteurs soient dans le même état quand ils lisent mes mangas. La caractéristique des romans Yôko Ogawa, est qu’il y a beaucoup de personnes qui sont dans des situations difficiles. Il y a par exemple, un personnage qui fait face à la perte de son enfant et un autre qui est handicapé. Dans ses romans il n’est pas question d’accepter ou de refuser, c’est normal de vivre de tels évènements. Pour moi cela permet de se plonger dans la lecture et de se détendre. Je veux que mes lecteurs ressentent la même chose. Le prochain manga que je vais écrire est une histoire qui sera un mélange de yuri et d’horreur. Je pense que ça va être plus difficile d’amener le lecteur dans un état de relaxation. –rire–

L’anime qui m’a influencé pour le genre yuri s’appelle Utena, La Fillette Révolutionnaire (Shôjo kakumei Utena『少女革命ウテナ』).

Qu’est-ce qui vous intéresse particulièrement dans le yuri ?

MB : Ce qui m’intéresse dans le yuri c’est l’aspect «  relation humaine ». Lors de la création du manga, je considère la relation amoureuse yuri comme un élément lié à la détente. Les mangaka qui dessinent des mangas d’horreur transmettent surtout des sentiments de peur ou d’excitation à leurs lecteurs. En ce qui me concerne, je tiens à inclure des éléments qui donnent de la légèreté à mon manga.

Je suis curieux de voir comment l’association yuri et horreur évoluera dans Tant que les démons sont là ! C’est d’ailleurs un manga plein de légèreté. Pourtant, il y a comme une atmosphère… presque nostalgique.

MB : Ah, nostalgique… –sourire–

Il y a les fins d’après-midi, en ce moment cela tombe vers 17h30 lorsque le soleil se couche. À la fin de l’été, il y a un vent très agréable et j’aime le bruit des insectes. C’est une image assez générale, mais cela me rend nostalgique. Je n’ai pas beaucoup de souvenirs de mon enfance mais quand je vois de la neige je pense à l’endroit où j’ai grandi. Il arrivait souvent que la nuit, vers 2 heures du matin, tout le voisinage sorte pour essayer de déblayer la neige de la route. Alors quand je vois de la neige, j’ai ce sentiment nostalgique.

Cela me fait réaliser que les histoires d’horreur que je préfère sont justement celles qui ont une scène en hiver. Au Japon, il y a beaucoup de scènes de sang et de neige en été, avec des histoires d’horreur très connues comme Lastu sama et Scream. Oui, je préfère les histoires qui se déroulent en hiver, cela vient peut-être de mon enfance.

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Minowa Bunko, Tant que les démons sont là, Tsubomi Éditions, 2022.
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Minowa Bunko, Tant que les démons sont là, Tsubomi Éditions, 2022.
Un dernier mot. Imaginez que vous pouvez remonter le temps et vous adresser au jeune enfant que vous étiez autrefois Quels précieux conseils donneriez-vous à un future mangaka ?

MB : Je me dirais de continuer à dessiner coûte que coûte, même si on me dit que ce n’est pas bien. –rire– Lorsque j’avais de mauvaises critiques je m’arrêtais. Je me disais que c’était dur de dessiner, et qu’au final je perdais mon temps. Parfois, cela m’arrive encore quand je m’attarde sur des jugements. Du coup, j’ai dû mal à dessiner mais cela arrive beaucoup moins qu’avant.

Tout simplement je me dirais de continuer à dessiner. –rire–

Merci infiniment pour cet entretien Minowa bunko,  j’espère que les lecteurs se sentiront apaisés à la lecture de Tant que les démons sont là !

MB : Merci à vous ! –sourire–

Tant que les démons sont là

 

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